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REGISTRES DU BUREAU
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qui sont survenues, dont je ne vous diray autre chose, sinon que j'espere, Messieurs, y faire en sorte que ledict seigneur et tous ceulx qui ayment le bien de ses affaires, comme je m'asseure que vous faictes, en auront plaisir et contentement.
"Ce pendant, el en actendant le retour dud. sei­gneur vers Paris, qui sera dedans peu de temps, vous ne saurez myeulx faire que de continuer, estans asseurez que nous sommes subgelz d'ung Roy si dé­bonnaire et qui ayme tant son peuple, principalle­ment les bons, que vous devez atendre et esperer
très bonne et digne recongnoissance. Et de ma part, je vous prie croyrc que, pour aymer Paris comme je faiz, je me reppulte bien heureux de congnoistre que led. seigneur cn ayt à juste cause si bonne oppinyon; en laquelle je mectray tousjours peyne de le maintenir, et de faire pour vous, en general et en particulier, ce cpie je pourray. Priant Dieu, Messieurs, vous donner ce que plus desirez. "De Sorges, le viii" jour de Septembre. "Vostre bien bon amy,
Montmorency O."
CLVIII [CVH]. — Le Roy de retour de Piedmont.
17 et 18 novembre 1548. (Fol. 123.)
Du samedi, xvii0 jour de Novembre mil vc xlviii.
Ce jourd'uy, Mess" les Prevost des Marchans, Guyot, deux Eschevins et le Greffier, pour l'acom-paigner, sont partys avec rn" Christofle de Thou, advocat en Parlement et Conseiller de lad. Ville, pour aller faire la reverence au Roy, à son retour de Piedmont.
Et le landemain, dimenche, xvme jour dud. moys, estant à Sainct Germain en Laye, mond. sr le Pre­vost des Marchans a faict la reverance au Roy, en la presence des dessusdietz, en la maniere qui ensuit :
"Sire, il n'eust sceu myeulx advenir ai voz très humbles et très obeyssans subgectz et serviteurs, les manans et habitans de vostre bonne ville et cité de Paris, cappitalle de vostre royaulme, que d'avoir congneu parla lettre, qu'il vous pleusl dernierement leur faire escripre, à vostre retour de Piedmont, l'as-seurance que vous avez de la fidélité, loyaulté et
vraye obeyssance qu'il vous ont cy devant portée, en laquelle ilz persévéreront, tant qu'il plaira à Dieu leur donner vye. Vous supplians très humblement, Sire, demeurer en ceste oppinyon et croyre que, de tant de peuple que vouz avez soubz vostre obeys­sance, vous n'avez subgetz qui de meilleure, plus franche et liberalle volunté, veillent employer leurs biens et leurs personnes pour vostre service. Nous sommes venuz par deça pour vous faire la reverence et entendre ce qu'il vous plaira nous commander, pour vous obeyr d'aussi bon cueur, comme nous supplions très humblement le Createur conserver vostre royalle Magesté en toute prosperité et vous donner très longue et très heureuse vie."
Le Roy luy feist telle responce :
"Je vous remereye et noz habitans. Tant que vous demeurerez en ceste bonne volunté, je vous seray bon prince et bon Roy."
CLIX [CVIII]. — [Ordres pour la réception de la fille aînée du duc de Ferrare.]
19 novembre 1548. (Fol. 123 v°.)
Du lundi, xixc jour dud. moys, oudict an.
Ledict seigneur Roy a commandé à mesd. s™ les Prevost des Marchans et Eschevins, estans lors aud. lieu de Sainct Germain en Laye, d'aller au devant et faire tout l'honneur que l'on pourra faire, de par la ville de Paris, à la venue de sa cousine, la
fille aisnée du duc de Ferrare'2', que l'on conduit en ses pays.
Sont retournez mesd. s" les dessusdietz le mardi xxc jour dud. moys, et ont laissé le greffier de lad. Ville aud.lieu de Sainct Germain, pour poursuivre et parachever les affaires qu'ilz avoient encommencées.
C Les originaux de ces deux lettres du roi et du connétable sont conservés aux Archives nat., K 967, n°' 5" " °.
'2' La princesse Anne, fille ainée d'Hercule II d'Este, duc de Ferrare, et de Renée de France (fille de Louis XII et d'Anne de Bretagne), épousa, le 4 décembre suivant, le fils ainé du duc de Guise, et en secondes noces, l'an i566, Jacques de Savoie, duc de Nemours.